Au Pays Basque, en Irlande, en France, mais aussi aux Etats-Unis, patrie de la Silicon Valley et du smartphone, des parents se regroupent pour retarder l’âge d’acquisition du premier smartphone et protéger ainsi leurs enfants.
Protéger les enfants des effets néfastes des téléphones portables
Les enfants possèdent un portable de plus en plus jeunes, les smartphones font leur apparition dans les écoles primaires. Ainsi, aux Etats-Unis, l’âge moyen est 10 ans ; en Irlande également, des enfants de 9 ans possèdent un smartphone, ce qui, en plus d’attiser la curiosité de leurs pairs, a des effets négatifs sur leur développement et leur comportement.
Une quarantaine d’états américains ont d’ailleurs déposé courant octobre une plainte en justice contre Meta, la société possédant entre autres Facebook et Instagram, afin de dénoncer les méthodes addictives des réseaux sociaux.
Et il est intéressant de relever que les dirigeants des entreprises de la Silicon Valley, dont Steve Jobs, le patron d’Apple, ou Bill GATES le créateur de Microsoft, interdisent ou limitent fortement l’usage par leurs enfants des smartphones et autres tablettes, allant jusqu’à les inscrire dans des écoles à pédagogie anti technologie, pour lesquelles « tablettes et smartphones représentent une menace pour la créativité, le comportement social et la concentration des élèves ».
Afin de lutter contre la pression sociale et le puissant et culpabilisant « mais tout le monde en a un dans ma classe », les initiatives collectives de parents se multiplient pour mettre en place des actions solidaires et concertées et faire reculer l’âge d’acquisition du premier téléphone portable.
Comme le souligne l’association américaine Wait Until 8th, « l’enfance est trop courte pour être gaspillée sur un smartphone ».
Se regrouper pour être plus forts
Comme le souligne Wait until 8th, il y a de la force dans le nombre.
Cette organisation propose donc aux parents de se rassembler pour retarder, au moins jusqu’à la huitième année, l’acquisition du premier smartphone. Pour cela, 10 familles d’enfants scolarisés en primaire et secondaire doivent s’engager. Plus de 50 000 parents ont à ce jour souscrit à la démarche de « dire oui à l’attente ».
La création de communautés de parents aide en effet ces derniers à réduire la pression exercée par les enfants pour avoir un téléphone portable.
Marie Alix LEROY, à l’origine du groupe Facebook « parents unis contre les smartphones avant 15 ans » souligne qu’elle a décidé de créer cette communauté pour rallier des parents qui limitent l’exposition aux écrans jusqu’à la fin du collège et ainsi être « moins isolés, plus forts ». Il se trouve ainsi toujours un membre pour remotiver un parent sur le point de craquer à la pression des parents.
Le groupe met également à disposition des informations et arguments relatifs à l’usage des smartphones et réseaux sociaux et permet de se rassurer : certains parents craignent en effet que leur enfant soit désocialisé ou qu’il lui arrive quelque chose sur la route de l’école en n’étant pas joignable.
Répondre aux principales raisons d’acheter à son enfant un smartphone (pouvoir parler à son enfant, le localiser, répondre à la pression sociale) permet en effet de retarder son achat.
C’est sur la base de ce constat qu’à Tolosa, en Pays basque espagnol, les parents de 3 écoles se sont mis d’accord ensemble sur le moment de donner à leurs enfants leur premier portable et ont franchi une nouvelle étape, avec le programme avec le programme « vous pouvez utiliser le nôtre » : sur les vitrines des bâtiments publics et magasins est apposé un autocollant signalant la mise à disposition, pour les jeunes, d’un téléphone portable. Cette initiative aide à dire non aux sollicitations des enfants, diminue la pression, puisqu’une communauté de parents tient la même position et, point non négligeable, diminue l’anxiété des enfants, en agissant comme un effet domino : les enfants n’éprouvent pas le même besoin impérieux de détenir cet objet si leurs copains n’en ont pas.
En Irlande aussi, des parents et des écoles se sont unis pour interdire les smartphones aux jeunes enfants : les associations de parents de 8 écoles primaires ont ainsi adopté un code interdisant le smartphone, pour « présenter un front uni contre le lobbying des enfants ».
Une ville entière, Greystones, agit ensemble, avec un pacte volontaire pour retirer les smartphones aux enfants partout (maison, école), jusqu’au secondaire. Cela permet de réduire la pression des pairs et d’atténuer le ressentiment, les parents pouvant présenter ce code comme une règle scolaire ».
Cette expérience a suscité l’intérêt d’associations de parents en Irlande et à l’étranger, et a été recommandée, par le ministre de la Santé irlandais, comme une politique nationale en termes de protection de la santé mentale des jeunes.
Pour aller plus loin, voici des liens vers les articles cités :
https://www.mirror.co.uk/tech/billionaire-tech-mogul-bill-gates-10265298
(20+) Parents unis contre les smartphones avant 15 ans | Facebook
Merci infiniment pour toutes ces informations; serait-il possible d’avoir les coordonnées de Marie-Alix Le Roy et/ou « des parents unis contre les smartphones avant 15 ans » car je n’ai pas facebook (ni smartphone…) et je ne peux les joindre ; merci de transmettre un mail (ou un numéro de tél)
belle journée à tous
Bonjour à vous,
Je découvre l existence de ce groupe de parents unis contre le téléphone donné avant 15ans. Je suis ravie de cette initiative. Je n ai pas Facebook avez vous un autre contact ? Je vous remercie beaucoup. Au plaisir
Je crois que ce groupe de parents existe exclusivement sur facebook. D’autres initiatives existent dans d’autre pays comme https://pattidigitali.it. Simone Lanza, un de ses militants étaient venus aux assises de l’attention à Paris. Il parle très bien français.