1.Qu’est-ce que le défi « 10 Jours sans écrans » ?
Le défi « 10 Jours sans écrans » est une initiative éducative et collaborative qui vise à réduire le temps passé devant les écrans de loisirs, comme la télévision, les jeux vidéo, les tablettes et les smartphones. Il a été créé en 2003 par Jacques Brodeur, professeur d’éducation physique, au Québec. Le défi encourage les enfants, les adolescents, leurs parents et les enseignants à se déconnecter des écrans pendant 10 jours, dans le but de sensibiliser à l’impact des écrans sur la santé, le bien-être et la réussite scolaire.
L’objectif est de promouvoir des habitudes de vie plus saines, telles que l’activité physique, le sommeil, la lecture et les interactions familiales. Le défi inclut l’utilisation d’un carnet de bord où les enfants peuvent suivre leur progrès et accumuler des points chaque fois qu’ils se passent d’écran. Il est conçu pour être un exercice collaboratif, impliquant l’école, les familles et parfois les collectivités locales, afin de créer un environnement propice à la déconnexion numérique.
Les effets du défi, tels qu’observés par les participants, incluent la réduction du temps d’écran, une amélioration du bien-être familial, une augmentation des interactions sociales et une prise de conscience accrue de l’impact des écrans sur la vie quotidienne. Il s’inspire du programme SMART développé par l’Université de Stanford, qui a montré des résultats bénéfiques similaires. Les participants sont encouragés à adopter une réflexion sur l’utilisation des écrans et à prendre conscience des conséquences d’un usage excessif.
2.Qui était Jacques Brodeur ?
Jacques Brodeur était Québécois, il avait enseigné pendant 30 ans et œuvré comme consultant, conférencier et formateur dans les domaines de l’éducation à la paix, l’éducation aux médias, la prévention de la violence et la promotion de saines habitudes de vie. Militant actif depuis les années 80, il a dédié sa vie à éveiller les consciences face aux enjeux liés aux écrans et à leur influence sur les jeunes. Si Jacques Brodeur disait aimer sa télévision, son ordinateur et les écrans, il préférait de loin les enfants aux écrans. Il avait mis sur pied un projet audacieux aux résultats étonnants : le Défi 10 Jours sans écrans.
« Je me suis inspiré d’une idée née à San José, en Californie, à travers le programme Smart (Student Media Awareness to Reduce Television), un dispositif scolaire visant à prévenir l’obésité des enfants et à diminuer leur agressivité grâce à la réduction du temps passé devant la télévision. Le programme repose sur des cours dispensés par les enseignants pour sensibiliser les enfants à leur surconsommation. Ils sont également incités à participer à une opération de dix jours sans télévision ni jeux vidéo. Ensuite, ils sont encouragés à respecter un « budget » de sept heures par semaine. »
Extrait de l’article La Croix
Jacques Brodeur défendait avec ardeur l’idée qu’il fallait éveiller le sens critique des jeunes face aux écrans et à l’appétit des industries qui les exploitent. Pour lui, il était essentiel de promouvoir des saines habitudes de vie. C’est pour cette raison qu’il avait conçu un exercice annuel de déconnexion numérique permettant à l’école et aux familles d’agir main dans la main : « Aider les jeunes à mieux contrôler la technologie plutôt que de se laisser contrôler par elle, permettre de mieux distinguer la limite entre les écrans qui rendent service et ceux qui asservissent, voilà l’enjeu éducatif du 21ᵉ siècle », répétait-il inlassablement.
Jacques Brodeur est surtout connu pour avoir créé le Défi 10 Jours sans écrans en 2003. Il traversait l’Atlantique plusieurs fois par an pour en faire la promotion dans des dizaines d’écoles. Sa personnalité charismatique, ses convictions profondément enracinées, son talent de conférencier inégalé, et sa capacité à transmettre son enthousiasme faisaient de lui un catalyseur de changement. Grâce à sa ténacité, il a réussi à mobiliser des enfants, des parents, des professionnels et même des journalistes, les convaincant que la victoire contre la surconsommation des écrans était à portée de main. Des dizaines de milliers de jeunes ont relevé le défi, faisant de ce projet un outil incontournable dans le paysage éducatif contemporain. Pourtant, malgré l’impact de son initiative, Jacques Brodeur n’a jamais été officiellement reconnu pour cette invention, contrairement à ses actions antérieures.
Militant depuis les années 80
En 1986, l’année internationale de la Paix, il avait organisé une collecte de jouets militaires destinés à être réutilisés pour ériger un monument en faveur de la Paix.
En 1990, il avait créé le « Vote des jeunes », permettant chaque année à 50 000 jeunes du Québec de choisir, au scrutin secret, les productions les plus toxiques et pacifiques dans six catégories : émissions pour enfants et adolescents, vidéoclips, films, jeux vidéo et publicités. Ce projet, qui a duré dix ans, a été reconnu par la Fondation Roy C. Hill pour son innovation pédagogique et a permis à Jacques Brodeur de devenir une personne-ressource dans le cadre du programme Pleins feux sur l’excellence pédagogique, commandité par la Fédération canadienne des enseignants.
En 1996, la Fédération des enseignants en éducation physique du Québec lui décerne son trophée Méritas pour sa contribution à l’éducation à la santé.
3.Quel est l’étayage scientifique et théorique de la méthodologie du défi 10 Jours sans écrans ?
Le défi 10 Jours sans écrans repose sur des bases scientifiques solides, notamment sur les recherches menées autour du programme SMART (Student Media Awareness to Reduce Television), développé par l’Université de Stanford. Ce programme a démontré que réduire le temps d’écran chez les enfants pouvait entraîner des effets positifs significatifs, tels qu’une diminution de la consommation médiatique, une réduction des comportements agressifs, une amélioration du bien-être et une moindre exposition aux sollicitations publicitaires.
Le défi s’appuie également sur la théorie sociale cognitive d’Albert Bandura, qui met en avant le rôle de l’apprentissage par observation dans le changement des comportements. Plutôt que d’imposer une simple restriction, le défi favorise une dynamique collective où les enfants apprennent en observant leurs pairs, leurs enseignants et leurs parents adopter des habitudes plus équilibrées vis-à-vis des écrans. En voyant d’autres enfants réussir à se passer des écrans et découvrir des activités alternatives enrichissantes, ils sont plus enclins à faire de même. De même, si les adultes réduisent leur propre usage des écrans et valorisent d’autres modes d’interaction, les enfants intègrent ces nouveaux repères et les reproduisent naturellement.
En instaurant une approche collective et participative, impliquant les enseignants, les familles et la communauté, le défi suit les principes des interventions scientifiquement éprouvées qui favorisent des changements durables. Plutôt que d’être une contrainte, il devient un exercice de transformation des habitudes, soutenu par un environnement social encourageant et stimulant.
Un modèle scientifique éprouvé
Le programme SMART (Student Media Awareness to Reduce Television) a été conçu et testé par l’Université de Stanford dans les années 1990 pour aider les enfants à réduire leur consommation d’écrans et observer les effets de cette réduction sur leur bien-être, leur comportement et leur santé. Il s’agit d’un programme éducatif structuré, composé de 18 leçons en classe, qui s’appuie sur la théorie sociale cognitive de Bandura et mobilise des stratégies pédagogiques pour encourager les enfants à prendre conscience de leur temps d’écran et à adopter des comportements plus équilibrés.
Les études menées sur ce programme ont montré des résultats probants et durables, notamment une diminution significative de l’adiposité chez les enfants, comme en témoigne une étude publiée dans JAMA (1999) qui a observé une réduction du BMI, du tour de taille et du pli cutané tricipital après participation au programme SMART. À court terme, les enfants qui participent au programme réduisent significativement leur temps d’écran en semaine et le week-end, ainsi que leur exposition aux contenus violents et publicitaires (Robinson, 1999). Cet effet s’étend également aux parents et aux frères et sœurs, qui diminuent leur propre consommation médiatique, prouvant l’impact du programme à l’échelle du foyer (Borzekowski & Robinson, 2006). Sur le long terme, les enfants qui ont suivi le programme continuent à mieux gérer leur temps d’écran et adoptent une attitude plus critique face aux contenus médiatiques et aux stratégies publicitaires, limitant ainsi leurs comportements consuméristes (Robinson et al., 2001). L’étude a également révélé une diminution durable des comportements agressifs verbaux, ainsi qu’un effet notable sur la prévention de l’obésité, avec une réduction significative de l’adiposité chez les enfants participant au programme. et une amélioration du vivre-ensemble en classe (Robinson et al., 2001).
Le défi 10 Jours sans écrans s’inspire directement de ce modèle scientifique, en reprenant ses principes fondamentaux : une approche éducative et collective, un engagement des familles et des enseignants, et un apprentissage progressif basé sur l’observation et la motivation. Comme le programme SMART, le défi ne vise pas à interdire les écrans de manière permanente, mais à offrir une expérience concrète de déconnexion, permettant aux enfants et à leur entourage de repenser leur rapport aux écrans et de découvrir des alternatives enrichissantes, avec des effets positifs qui peuvent s’inscrire dans la durée.
📖 Pour en savoir plus
- Étude sur l’impact du programme SMART sur l’adiposité des enfants : Robinson, 1999 :
- Article scientifique complet sur les effets du programme SMART sur le temps d’écran familial : Borzekowski & Robinson, 2006
- Étude sur l’impact du programme sur l’agressivité des enfants : Robinson et al., 2001
- Effets de la réduction du temps d’écran sur les comportements consuméristes des enfants : Robinson et al., 2001
Ces références permettent d’appuyer scientifiquement la méthodologie du défi 10 Jours sans écrans et d’offrir aux lecteurs la possibilité d’explorer plus en profondeur les bases théoriques et les résultats des recherches menées sur le programme SMART.
Un modèle inspirant pour le défi 10 Jours sans écrans
Le programme SMART a directement inspiré Jacques Brodeur, qui a adapté ses principes pour créer le défi 10 Jours sans écrans. Ce dernier reprend l’idée d’une période de réduction stricte du temps d’écran, accompagnée d’une sensibilisation éducative et d’une mobilisation collective des écoles et des familles. En combinant engagement des élèves, implication des parents et soutien des enseignants, SMART prouve qu’il est possible de modifier durablement les habitudes numériques des enfants, pour leur offrir un quotidien plus équilibré et épanouissant.
4.Comment se déroule un défi « 10 Jours sans écrans » dans une école ou un collège ?
Le défi « 10 Jours sans écrans » est un projet éducatif structuré qui se prépare en amont et se déroule sur une période de 10 jours, impliquant les élèves, leurs familles et les enseignants comme acteurs du premier cercle. Il peut également mobiliser les associations de quartier ou de village, les services municipaux et d’autres partenaires locaux.
- Préparation : Avant le lancement, les enseignants et les parents sont d’abord eux-mêmes sensibilisés aux enjeux de l’éducation à la réduction du temps écran et sensibilisent ensuite les enfants à l’impact des écrans sur leur quotidien. Cette préparation dure plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Pour un défi au mois de mai, les réunions de préparation débutent dans l’idéal en janvier. Une équipe de pilotage est constituée pour organiser le défi et planifier des activités alternatives. Les élèves reçoivent un carnet de bord où ils noteront leurs progrès et leurs ressentis.
- Lancement : Pendant 10 jours, les participants sont encouragés à réduire ou stopper leur consommation d’écrans de loisirs (télévisions, jeux vidéo, smartphones, tablettes). Des activités alternatives sont proposées à l’école et en famille pour occuper les temps libérés.
- Soutien et activités : Pour aider les enfants à réussir le défi, des animations sont mises en place dans les établissements scolaires et par les collectivités locales (jeux en extérieur, ateliers créatifs, activités sportives, soirées sans écrans, etc.). Les familles sont invitées à participer activement.
- Carnet de bord et suivi : Chaque enfant remplit son carnet de bord quotidiennement en indiquant les moments sans écrans et les activités pratiquées en remplacement. Un système de points permet de valoriser leurs efforts sans instaurer de compétition.
- Clôture et bilan : À la fin du défi, une fête ou un événement de clôture est souvent organisé pour célébrer la réussite des participants. Un questionnaire est distribué aux enfants, parents et enseignants afin d’évaluer l’impact du défi et de recueillir des témoignages sur les bénéfices perçus.
Ce processus vise à encourager une prise de conscience collective et à favoriser une réduction durable du temps d’écran au-delà du défi.
5.Quelles sont les origines de ce défi collectif ?
Le défi 10 Jours sans Écrans a été initié au Québec en 2003 par Jacques Brodeur, enseignant et spécialiste en éducation aux médias. Convaincu de l’importance de sensibiliser les jeunes aux impacts des écrans sur leur bien-être, il a mis en place ce défi dans plusieurs établissements scolaires québécois. Ce projet a rapidement gagné en notoriété et a inspiré d’autres initiatives similaires à travers le monde. Plus d’informations sur cette première mise en œuvre sont disponibles ici : Vents Croisés – Numéro consacré au défi.
Le défi 10 Jours sans Écrans a été introduit en France en 2008 par Serge Hygen, alors membre de l’association Éco-Conseil. Convaincu par les effets positifs du programme québécois conçu par Jacques Brodeur, il adapte le concept pour sensibiliser les écoles françaises aux enjeux liés à l’usage excessif des écrans. L’association Éco-Conseil joue un rôle clé en diffusant le défi auprès des établissements scolaires et en accompagnant les enseignants dans sa mise en œuvre. Plus d’informations sur cette initiative sont disponibles ici : Article écrit par Serge Hygen.
Après une expérimentation locale réussie, en 2017, dans une école du Pays Basque, des enseignants décident de structurer un défi collectif en appelant en conférence de presse toutes les écoles qui le souhaitent à y participer. Cet appel a rencontré un écho favorable, et 35 établissements scolaires ainsi que des structures de la petite enfance ont relevé le défi. Le premier défi collectif est ainsi né. La conférence de presse peut être consultée via ce lien : Article sur la conférence de presse.
Face à cet engouement, une association voit le jour en juillet 2018 pour assurer la pérennité et le développement du projet. Cette structuration a permis d’étendre considérablement l’initiative, contribuant à son succès croissant. L’engagement collectif autour du défi a rapidement été relayé par les médias, confirmant son impact et son importance croissante dans la sensibilisation aux usages numériques.
Depuis sa création, 10 Jours sans Écrans est devenue une mobilisation sociétale d’envergure, impliquant des centaines d’établissements scolaires, des structures d’accueil de la petite enfance, des municipalités et des milliers de familles. En 2024, près de 70 000 enfants et adolescents ont relevé le défi, contre 55 000 en 2023 et 38 000 en 2022, témoignant d’une participation en forte croissance. L’objectif est d’encourager une prise de conscience collective et de proposer des solutions concrètes pour réduire le temps d’écran des enfants et adolescents, au bénéfice de leur santé physique, mentale et sociale.
L’initiative a vu le jour après l’enthousiasme suscité par la première expérimentation à l’école Saint François Xavier d’Urrugne, où des enseignants, des élèves et leurs familles ont relevé le défi avec succès. Cet engagement collectif a donné l’impulsion nécessaire pour transformer une action isolée en un mouvement structuré.
6.Quels sont les objectifs de l’association 10 Jours Sans Écrans ?
L’association 10 Jours Sans Écrans est une association à but non lucratif, reconnue d’intérêt général, et engagée dans la promotion d’une prise de conscience collective sur les enjeux liés à l’exposition excessive aux écrans de loisirs. Elle porte et coordonne une mobilisation sociétale d’envergure visant davantage à impulser une dynamique qu’à garantir un accompagnement pour tous les participants, en encourageant enfants, adolescents et familles à mieux maîtriser leur temps d’écran.
L’initiative phare de l’association est le Défi 10 Jours Sans Écrans. Ce projet propose aux établissements scolaires, aux familles et aux collectivités de relever un challenge collectif de déconnexion numérique pendant dix jours. Il favorise ainsi le développement de nouvelles habitudes de vie plus saines, en mettant en avant l’activité physique, le sommeil, la lecture et la communication familiale.
Depuis sa création, l’association a connu un succès remarquable, touchant aujourd’hui des dizaines de milliers de jeunes à travers la France et au-delà. Cependant, elle reste une structure très modeste avec des moyens limités. Elle bénéficie du soutien de personnalités scientifiques et sportives ainsi que de l’engagement de nombreuses structures éducatives et associatives. Son action contribue à une réflexion plus large sur l’utilisation du numérique et ses impacts sur la santé et le vivre-ensemble.
7.Pourquoi le défi dure 10 jours ?
Le défi dure 10 jours car il faut un certain temps pour modifier une habitude et ressentir un réel changement dans son quotidien. Cette durée permet aux participants de sortir progressivement de leur routine numérique et d’expérimenter d’autres activités enrichissantes.
Des études montrent qu’une période de 10 jours est suffisante pour amorcer une prise de conscience et observer des effets positifs sur le bien-être, la concentration et les relations sociales. Ce format s’inspire du programme SMART conçu par l’Université de Stanford, qui proposait également un exercice de déconnexion de 10 jours pour aider à réduire l’exposition aux écrans et favoriser des habitudes plus saines.
Cette période est aussi un bon équilibre : assez longue pour avoir un impact significatif, mais suffisamment courte pour rester accessible et motivante pour les enfants, les adolescents et leurs familles.
8.Existe-t-il d’autres opérations de déconnexion numérique ?
Depuis les années 1990, la prise de conscience des effets de la surexposition aux écrans a conduit à l’émergence de plusieurs initiatives visant à limiter leur usage, en particulier chez les enfants et les adolescents. L’une des premières démarches connues est le programme SMART (Student Media Awareness to Reduce Television), développé dans les années 1990 par l’Université de Stanford. Ce programme visait à réduire le temps passé devant la télévision et les jeux vidéo chez les enfants, avec des résultats significatifs sur la réduction de la sédentarité, de l’obésité et des comportements violents (Screen-Free Week – Wikipedia).
Dans la même période, Janine Busson, institutrice française et militante pour la protection de l’enfance face aux écrans, fonde en 1994 l’association Enfance, Télé : Danger ? pour sensibiliser le public aux risques liés à une consommation excessive d’écrans. Elle joue un rôle clé dans l’instauration de la signalétique télévisuelle en 1996 et lance en 1997 la Semaine sans télé, qui évoluera en 2007 pour devenir le Défi 10 jours sans écrans. Ce défi, visant à promouvoir des alternatives aux écrans, est devenu une référence en France et au Québec, grâce notamment au travail de Jacques Brodeur, éducateur québécois qui a adapté et élargi l’initiative en impliquant activement les établissements scolaires et les collectivités (Enfance, Télé : Danger ? – Educawa).
Parallèlement, aux États-Unis, l’organisation TV-Free America (aujourd’hui Fairplay) lance en 1994 la TV Turnoff Week, rebaptisée ensuite Screen-Free Week. Cette campagne annuelle encourage les familles, écoles et bibliothèques à passer une semaine sans écrans de loisirs pour redécouvrir d’autres formes de divertissement et renforcer les liens sociaux (Screen-Free Week – Wikipedia).
Dans les années 2020, la montée des préoccupations liées à l’usage excessif des écrans et aux impacts des smartphones sur la jeunesse a conduit à la création de nouveaux mouvements à travers le monde. En France, le Pacte Smartphone propose aux parents de s’engager collectivement à retarder l’âge d’acquisition du premier smartphone de leurs enfants afin de limiter la pression sociale et les risques associés au numérique (Pacte Smartphone – Site officiel).
Des initiatives similaires ont vu le jour en Italie, avec le réseau Patti Digitali, qui encourage les communautés locales (parents, écoles, pédiatres) à établir des règles communes sur l’usage du numérique et le moment approprié pour fournir un smartphone (Patti Digitali – Site officiel).
En Espagne, et plus particulièrement au Pays basque, le mouvement Altxa Burua (« Lève la tête ») réunit des parents souhaitant faire des écoles des espaces sans téléphones portables et promouvoir un usage raisonné de la technologie chez les enfants (Altxa Burua – Site officiel). En Catalogne, des pactes numériques similaires commencent également à émerger au sein des communautés locales, bien que le mouvement soit encore en structuration.
Enfin, la réflexion sur l’impact du numérique s’est également institutionnalisée à travers des événements de sensibilisation tels que les Assises de l’Attention, organisées en France par le Collectif Attention. Depuis 2020, ces assises réunissent chercheurs, associations et citoyens pour débattre des effets du numérique sur la société, l’éducation et la santé publique (Les Assises de l’Attention – Collectif Attention).
Ces différentes initiatives témoignent d’une prise de conscience mondiale croissante des risques liés à la surexposition aux écrans et aux outils numériques. Aujourd’hui, elles façonnent un mouvement global de déconnexion numérique, combinant actions éducatives, engagements communautaires et plaidoyer pour une utilisation plus raisonnée de la technologie.