En attente

Jeux vidéos violents : agressivité, baisse de l’empathie et désensibilisation.

En 2020, l’American Psychological Association (APA) a réaffirme le lien jeux vidéos violents – agressivité. L’APA est la plus grande organisation scientifique et professionnelle représentant la psychologie aux Etats-Unis (122 5500 membres). Elle s’est donnée pour mission de faire progresser le développement, la communication et l’application des connaissances psychologiques au profit de la société. En 2005, elle a mis en route un groupe de travail qui veille à ce que les publications de l’APA continuent d’être éclairée par la meilleure science actuellement disponible et qu’elles représentent avec précision les résultats de la recherche directement liés au sujet.

Selon elle, il faut distinguer violence (délinquance, criminalité, tueries de masse, etc.) et comportements agressifs (insultes, menaces, coups, poussées, cheveux tirés, morsures et autres formes d’agression verbale et physique). Car attribuer la violence à des jeux vidéo violents n’est pas scientifiquement fondé et détourne l’attention d’autres facteurs.

Cependant elle réaffirme que :

  • Le lien entre une exposition à un jeu vidéo violent et un comportement agressif est l’un des plus étudiés et des mieux établis,
  • ce lien continue d’être une conclusion fiable.
  • La recherche démontre une relation cohérente entre l’utilisation des jeux vidéo violents et l’augmentation des comportements agressifs, et des processus mentaux (cognitifs et émotionnels) agressifs.
  • Cette pratique est également associée à une diminution des comportements socialement souhaitables tels que le comportement prosocial, l’empathie et l’engagement moral.
  • À mesure que l’exposition augmente, les effets délétères de l’exposition, tels que la désensibilisation, peuvent augmenter.
  • Et les effets d’une exposition violente à des jeux vidéo durent au-delà des effets immédiats en laboratoire.

Compétences à développer

Les outils pédagogiques proposés aux élèves à l’école doivent développer 3 compétences : capacité d’expression, d’émotions, d’opinions, le jugement critique face aux médias, et le pouvoir d’empathie :

Capacité d’expression, d’émotions, d’opinions

Jugement critique face aux médias

Le vote des jeunes

Le Vote des jeunes est un outil pédagogique créé pour aider les jeunes à devenir plus critiques face à leur consommation médiatique.

Crée par Jacques Brodeur en 1990, il a permis chaque année pendant 10 ans à 50 000 jeunes du primaire et du secondaire du Québec, de choisir, au scrutin secret, les productions les plus toxiques et les plus pacifiques dans 6 catégories : émissions de télé pour enfants et pour ados, vidéoclips, films, jeux vidéo et messages publicitaires. Voici une description de cette démarche.

Source : La téléviolence, comment s’y opposer victorieusement : Le Vote des jeunes et le DÉFI de la Dizaine sans télé ni jeux vidéo1

« Le Vote des jeunes est un outil pédagogique créé pour aider les jeunes à devenir plus critiques face à la télévision. Cet exercice implique des échanges et des débats sur le contenu d’émissions, de vidéoclips et divers autres produits de divertissement, suivis d’un vote pour déterminer lesquels de ces produits influencent le plus, positivement et négativement, l’élève et ses pairs.

Recueillir les témoignages

Comme il est souvent plus facile de remarquer l’influence des médias sur les autres et sur des plus jeunes, on commence d’abord par demander aux élèves : « Qui a déjà vu quelqu’un imiter ce qu’il a vu à la télé ?» On encourage les élèves à donner des exemples de comportements, de langages et d’habillements observés dans la cour, le voisinage ou dans des rencontres familiales. Certains peuvent citer des anecdotes vécues lors de séances de gardiennage ou des cauchemars après une émission ou un film terrifiants. Certains iront jusqu’à raconter un geste qu’ils ont eux-mêmes posé. Lorsqu’un enfant raconte, l’enseignant l’aide à préciser son récit, à nommer la source (émission, film ou jeu vidéo) qui a inspiré le comportement. On ne cherche pas à identifier les mauvais enfants et les bons, mais plutôt à aider tous les élèves à devenir conscients qu’ils imitent ce qu’il ont vu ou entendu. Les adultes connaissent la réponse, mais les enfants ont besoin de verbaliser leur propre expérience.

Identifier les toxines

L’étape suivante consiste à fournir aux élèves le nom des “bactéries” véhiculées par les produits de divertissement. Comme le microscope aide à voir les bactéries dans l’eau, le sens critique aide à remarquer la présence des bactéries à la télévision. Encore faut-il connaître ces bactéries. Nous recherchons des cas de violence physique, de violence verbale, de peur, de sexisme, de racisme. L’enseignant présente ces bactéries une à la fois et demande à la classe de trouver un ou deux exemples que tous comprendront. En première année, les élèves trouvent facilement des exemples de peur, de violence physique et verbale. À partir de 4e année, les élèves trouvent facilement, en plus des trois bactéries précédentes, des exemples de sexisme et de racisme. Une fois que les élèves ont compris les influences toxiques, on leur demande de trouver des exemples de violence et de peur dans des émissions. On forme des équipes de trois ou quatre enfants et on confie à chaque équipe le soin de fouiller l’une des 6 catégories suivantes de produits :

1) émissions de télé pour les petits;

2) émissions pour adolescents;

3) films; 4) vidéoclips;

5) jeux vidéo;

6) messages publicitaires.

Dans la catégorie violence physique, chaque équipe retient les 3 productions qui contiennent le plus d’agressions, de coups de feu, d’explosions, de morts; ce sont généralement les exemples les plus violents, les plus traumatisants. (Réserve : de la première à la 3e année, on demande seulement des exemples d’émissions de télé.) La plupart des équipes pourront compléter cette tâche en moins de 30 secondes pour chaque catégorie.

La troisième étape consiste à sélectionner les productions qui seront mises en nomination pour le vote de la classe, celle à qui on décernera le titre de la “Pire” dans chacune des 6 catégories. Pour faciliter la gestion du vote, il faut réduire la liste des candidatures à 4 ou 5 sélections par catégorie. On écrit le nom des productions sélectionnées au tableau. On demande ensuite aux élèves de voter pour une production dans chaque catégorie. Avant le vote, il est recommandé de permettre aux élèves de discuter, de débattre et d’expliquer les raisons de leur choix. Inévitablement, certains ados affirmeront qu’ils raffolent de violence et de cruauté. Ils pensent qu’en cachant leurs peurs et en se montrant insensibles, ils auront l’air cool. Les durs à cuire qui n’ont pas l’habitude d’exprimer leurs émotions préfèrent parler comme s’ils n’en avaient pas. Plutôt que de prendre une telle attitude de front, on invitera l’élève à parler de l’influence de la télévision sur ses frères ou sœurs plus jeunes. En menant l’échange avec doigté, l’enseignant pourra utiliser les gros consommateurs de téléviolence comme des experts, au lieu de les culpabiliser ou de les condamner; ces «experts» pourront ainsi contribuer aux échanges de façon utile pour leurs pairs. Dans leurs témoignages, certains avoueront, par exemple, qu’ils s’inquiètent pour les plus jeunes. Le Vote des jeunes est un exercice qui renforce la liberté d’expression et le pouvoir d’empathie de ces élèves. Avant le vote, l’enseignant rappelle que chacun doit faire un choix personnel dans chaque catégorie, indépendamment de l’avis d’amis, de parents et de professeurs. Le jugement individuel, la pensée critique et la liberté d’expression sont d’une importance capitale pour développer la responsabilité citoyenne. Il faut rappeler que le vote n’est pas un concours de popularité, ni un sondage sur la quantité de violence véhiculée. Nous voulons une évaluation de l’influence exercée par ces productions sur leur clientèle. Une émission extrêmement violente vue par une minorité d’enfants n’aura pas la même influence qu’une autre moins violente vue par plusieurs. Une fois que les élèves auront voté pour les “Pires productions” dans chaque catégorie, on arrive au moment de poser une deuxième question aux élèves : Quelle production a la meilleure influence sur leur entourage, à l’école, à la maison, dans leur milieu ?

Les messages positifs (pacifiques) Après le choix des productions toxiques, la classe part à la recherche de productions pacifiques (ou positives) dans les 6 mêmes catégories. On explique d’abord qu’une production pacifique fait la promotion des valeurs suivantes :

  • Coopération, de préférence à la compétition : ces émissions mettent en évidence le meilleur de chaque personne plutôt que de célébrer le gagnant, le premier, le plus fort, le meilleur, au détriment des autres considérés comme des perdants. • Résolution non violente des conflits : ces émissions montrent que nous sommes tous gagnants lorsque nous solutionnons des différends et parvenons à nous entendre sans coups ni insultes. • Égalité des hommes et des femmes : dans ces émissions, pas de dominant, pas d’obligation à se mettre au service de l’autre.
  • Coopération internationale et compréhension multiculturelle : ces émissions valorisent la compréhension et évitent les stéréotypes. Trop souvent, dans les films, le héros blanc trouve la solution juste tandis que l’assassin, l’hypocrite ou le terroriste est Noir, Amérindien, Arabe ou Asiatique.
  • Protection de l’environnement : ces émissions valorisent le besoin de prendre soin de notre planète. Demander aux élèves de préparer des candidatures pour la “Meilleure” production dans chacune des 6 catégories. On utilise le même procédé que pour les candidatures de productions toxiques, de façon à conserver 4 ou 5 sélections. Les élèves passent ensuite au vote final pour le choix de la production la plus pacifique (positive).

Donner du pouvoir aux résultats. Le Vote des jeunes peut être animé par des élèves plus âgés de la même école ou de l’école voisine. Les plus grands adorent assumer cette responsabilité et les enseignants apprécient revoir leurs anciens élèves à l’œuvre en train d’exercer leur leadership. Dans certaines écoles, on a confié à des élèves de 6e année la responsabilité d’animer le vote dans des classes de 5e, 4e et 3e. Un autre scénario consiste à confier à une classe ou à un groupe d’élèves le soin de préparer une vidéo pour animer le vote dans toute l’école. Sur la vidéo, le commentateur présente les productions, les arguments et les productions nominées pour le scrutin. Lorsque toutes les classes d’une école ont voté, il faut des bénévoles pour compiler les résultats. Une fois les résultats connus, des élèves expérimentés font le tour des classes pour renseigner la population étudiante de toute l’école. Pourquoi pas une mini conférence de presse pour dévoiler les résultats aux médias ! Le jugement des enfants doit être connu et diffusé. Quand on pense aux milliers d’heures par années consacrées au petit écran, il serait tout à fait normal que les médias consacrent quelques minutes au jugement des jeunes citoyens sur leurs produits. Soigneusement traité, le Vote des jeunes représente la voix de la jeunesse et envoie un message éloquent aux télédiffuseurs et aux producteurs d’émissions de télé, de films, de jeux vidéo, de vidéoclips et de messages publicitaires. Bien que leur voix risque fort d’être ignorée par les adultes qui diffusent ces productions, les enfants et les adolescents se souviendront que d’autres adultes, leurs enseignants, les ont aidés à développer leur résistance à la manipulation et au contrôle des esprits.

1https://greenteacher.com/article%20files/Confronter%20la%20Violence.pdf

Pouvoir d’empathie

Jeu des trois figures.

Fleur du courage.

Activité crée par Serge Hygen

Campagnes Yapaka :

Écrans en veille – enfant en éveil :

  • https://www.yapaka.be/campagne/campagne-ecrans-en-veille-enfants-en-eveil

Associations :

Développer l’empathie par le jeu des trois figures

L’association « Développer l’empathie par le Jeu des Trois Figures » (DEPJ3F) a pour objet de développer l’empathie de la maternelle au collège par le biais du jeu des trois figures.
Il est appelé ainsi en référence aux trois personnages de l’agresseur, de la victime et du tiers, qui peut être simple témoin, redresseur de torts ou sauveteur. Il est pratiqué par les enseignants après une formation reconnue par un diplôme.
3figures.org/fr/

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Lettre aux élèves

Lettre aux parents

Lettres aux organismes

Lettre à la presse

Questionnaire aux parents :

  • https://www.3-6-9-12.org/wp-content/uploads/2019/07/enquetes2019v2.pdf

Guides pratiques :

Carnets de bord